jeudi 21 juin 2012

Un peu de foot.

Comme une bonne partie des gosses de la planète, j'ai eu droit à mes soirées "Foot" dans ma jeunesse.
J'ai grandi avec les victoires du PSV Heindoven, de l'A.S. Saint-Etienne, de l'Ajax Amsterdam, Liverpool, Arsenal (bien avant A. Wenger) ou encore du Neuchâtel Xamax. Avant que l'AC Milan ne s'impose comme mon "Club", devançant d'un chouillas la célèbre équipe Mancunienne.
Donc, ce soir nous regarderons les "Footeurs", pour reprendre l'expression de Nono…

J'ai joué dans une équipe junior d'un petit bled de la riviera vaudoise: le C.S. La Tour-de-Peilz. Une année sur deux, l'équipe cartonnait un max, alors que l'année suivante, c'était galère.
Mes premiers voyages à l'étranger, sans les parents, je les ai faits avec mon équipe "junior", et nous les avons financés à coup de 50 centimes par but marqués ou encaissés par joueurs, et la vente de calendriers des équipes juniors.
Que du bon temps… Qui dura jusqu'à la venue d'un nouvel entraîneur, qui commença à exiger des résultats. Nous fûmes quelques uns à ranger officiellement nos crampons.

De mon modeste point de vue le foot est resté un spectacle jusqu'à l'AC Milan et son trio magique de Hollandais, et sympa jusqu'aux tribulations de Tapie à l'Olympique de Marseille.
Aujourd'hui ce sport, et bien d'autres avec lui, est devenu un business fort lucratif pour une élite. Si bien  qu'un président de club, de renommée internationale, ne partage plus son temps avec les gars de son équipe, mais doit gérer une entreprise dont il assure la rentabilité.
Les "budgets" sont devenus stratosphériques, et les salaires de certaines stars "ionosphériques". Cependant, je ne vais pas m'amuser à décortiquer l'aspect financier de l'univers du foot actuel, les médias le feront mieux que moi.
Par contre, je me demande ce qu'il peut bien rester de cet "Esprit d'équipe" qui faisait courir les jeunes ados sur un "carré" de gazon, et de leurs victoires qui furent le fruit d'un combat d'équipe, d'un effort collectif?

Aujourd'hui il n'est pas une victoire qui ne soit attribuée à un, voire trois éléments, d'une sélection:
"Ronaldo: 2, Hollande: 1"; "Ronaldo qualifie le Portugal!"
dira un commentateur sur la RTS2 en conclusion d'un match qui verra l'élimination des Bataves du tournoi de l'Euro 2012.
Attribuer la qualification de cette équipe à ce petit dieu du foot lusitanien qui appelle, en gesticulant des doigts, ses fidèles vassaux à la vénération après son premier but avant d'aller faire son cinéma devant la caméra, c'est oublier un peu trop vite les Nani, Moutinho, Pepe et autres Postiga qui ont contribué, eux, au sauvetage de l'équipe du Portugal face au Danemark.
Et que dire du but de la victoire marqué par Silvestre Varela, entré vers la 80ème minute, qui fera un monumental raté à la 87ème mais se rattrapera quelques secondes plus tard d'une fort belle manière.
Ronaldo aura attendu plus de 200 minutes, avant que le ballon veuille bien entrer dans le but adverse, justifiant son "salaire", et son effigie dans une crypte de Fatima.
A titre de comparaison: Il suffira à Wayne Rooney, spectateur forcé durant les deux premiers matchs de l'équipe d'Angleterre, de 48 minutes pour retrouver ses sensations et le chemin des filets adverses. Et lui n'a pas besoin de laquais pour balancer quelqu'un dans la Tamise.

Bref… Chaque équipe a sa, ou ses, vedette(s), l'homme qui peut infléchir à lui seul le court du match; L'homme qui porte sur ses épaules le destin d'une ville ou d'une nation; Celui qui peut se permettre tous les excès et tous les caprices car "Il" est celui par qui la défaite de l'adversaire, mais surtout le spectacle, arrivera.
Parce que c'est bien d'un "spectacle" qu'il s'agit, avec ses mises en scène, ses maquillages et ses comédies. Un spectacle que des instances officielles et dirigeantes ont parfaitement su transformer en un méga-show qui entraîne fans et (télé)spectateurs dans une valse enivrante de klaxons, sifflets, trompettes et tambours, et de couleurs. Des fans qui, grâce à la vénale générosité des sponsors et revendeurs officiels estampillés UEFA, trouveront sur le chemin des arènes tout ce qui leurs sera nécessaire pour marquer leur "appartenance", apporter leur soutien à leurs héros du moment...

Au début de chaque compétition d'envergure internationale, tel l'Euro le Mondial ou même la Champion's League, certains espèrent de voir surgir une équipe "nouvelle" qui défiera l'hégémonie qui règne dans l'univers du football depuis bien des décennies, de découvrir une nouvelle star qui affolera les aficionados et les statistiques footballistiques; Nous espérons secrètement que le "sport" retrouvera sa dimension "humaines",  que la récompense finale reviendra à une équipe d'hommes qui ne sont pas des professionnels surentrainés et grassement rémunérés.
Malheureusement, l'arrangement du tirage au "sort" ne laisse que peu d'espoir à une "petite" équipe de briller autrement que par une contre-performance d'une tête de série, parce qu'au final les intérêts des leaders doit être préservé.

NEMo.

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