dimanche 10 novembre 2013

24.11 c'est 1:12

Tout le monde se souvient des sacrifices que nous avons été forcés de consentir pour sauver nos si précieuses banques. C’est qu’il était question de survie des économies Nationales, voire mondiale, parce que si nos banques tombaient, elles auraient entraîner dans leurs chutes toutes les PME débitrices ; elles auraient fait perdre un nombre non-défini d’emplois, ruiné un nombre incalculable de petits épargnants. Alors, et à coups de milliers de milliards, nous les avons sauvée.
Résultat : pas loin d’un tiers des effectifs ‘’banquiers’’ sont passés à la trappe (l’épuration continue toujours) ; les sursis concordataires et autres mises en faillites se succèdent à rythme si soutenu que la divine création d’entreprise peine à compenser pour maintenir les chiffres de l’emplois dans le noir, chez nous en tout cas. Au final, les top managers des banques ont pu garder leurs gros salaires et quand même virer les petites gens peu rentables qui leurs coûtaient trop cher.
Les banques étant dans la mouise, les entreprises ont fini par se retrouver dans la M. Et tandis que les institutions financières se refaisaient une virginité sur notre dos, le milieu entrepreneurial et industriel buvait le calice jusqu’à la lie.

Pendant que la petite entreprise, celle qui a son bureau au fond de l’atelier, voit son personnel sacrifier sa vie familial pour faire des heures sup’ gratos pour sauver la boîte, que son petit patron fait des semaines de huit jour pour sauver son investissement, que ce même patron se démène pour éviter d’avoir à licencier ce personnel qu’il voit par la fenêtre de son bureau ; pendant de temps là, les conseils d’administration des grandes sociétés multinationales qui projettent des fins de mois un peu plus difficiles qui pourraient éventuellement, mais très éventuellement, nuire au salaire de son élites et aux dividendes des actionnaires parce que rendement et bénéfices sont à la baisse, ils menacent. Ils menacent de licencier, de délocaliser, de faire perdre l’argent qu’ils ne donnent pas au fisc de la région et d’impacter négativement sur l’économie locale.
Accourent alors nos braves politiciens de tous bords qui se prosternent devant leurs démiurges, comme ils ont offert leur croupion à leurs déités financières, avant d’aller faire les louanges de ces élites qui ont choisi de s’installer ‘’ici’’ auprès des ânes qui vivent alentours. Et ça marche encore une fois.

Le ‘’Suisse’’ qui a peur de perdre son job parce que son leasing est loin d’être fini, parce qu’il n’en est qu’au début du remboursement de son hypothèque, parce que son ami de banquier le tient à la gorge ; l’employé qui serait incapable de surmonter la honte du chômage, la mère célibataire à laquelle la nation des libertés individuelles ne laisse guère d’autres choix que de se saigner au taf pour nourrir sa famille, tous acceptent de travailler plus pour gagner moins, tous acceptent de voir leurs heures hebdomadaires augmenter sans que leur salaire ne suive la même courbe.
Les employés de Novartis, eux parmi tant d’autres, ont d’eux-mêmes proposé d’être moins bien payés pour garder leur job et permettre à leur site de production de s’agrandir.
Belle victoire pour le patronat et les politiques néolibérales, auxquelles s'allient les vieux socialistes modernes, qui veulent absolument faire baisser les coûts du travail (comprenez salaires et cotisations sociales).

Mais voilà que se pointe l’initiative 1 :12 qui veut que le salaire d’un boss ne soit pas supérieur à 12 fois celui de l’employé le moins bien rémunéré. Alors ces patrons, les mêmes qui sous-payent leurs employés pour le bien de l’entreprise, nous font croire que si eux-mêmes devaient revoir leurs salaires à la baisse cela nuirait au bon fonctionnement, à la compétitivité et à la renommée de l’entreprise. Ya comme un schisme…
Alors pour préserver leurs indécents salaires ils font ce qu’ils savent faire de mieux : Ils menacent de baisser les salaires, de licencier et/ou de délocaliser si l’initiative venait à être acceptée par le peuple souverain. Ils vont même plus loin. Ils sortent de leurs bureaux pour descendre, non pas dans la rue, mais dans les ateliers pour expliquer en ‘’huis clos’’ à leurs braves employés POURQUOI ils voteront ‘’non’’ le 24 novembre prochain.
Ces chers patrons si généreux, si représentatifs de l’image Helvétique à travers le monde, bafouent joyeusement le principe de la démocratie que nos politiciens vantent à chaque fois qu’ils en ont l’occasion.
Un jour j’ai vu, en période électorale, un politicien local organiser une ‘’séance’’ de votation ‘’privée’’, pendant laquelle il aidait ses compatriotes à remplir leur bulletin de vote. Au décompte final, quelques jours plus tard, il s’en était pas trop mal sorti, le bougre.

Combien de patrons feront de même ces prochains jours en promettant une prime, deux jours de congés, une promotion ou simplement de garder leur job à celles et ceux qui rejetteront l’initiative ?

NEMo.

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