(C'est une vieil chanson Serbe, interprétée par une femme, qui disait en gros: "Pognon, pognon, pognon. J'aime seulement le pognon.")
Alors il paraît, selon le 24 Heures du 14 juin de cette année, que les inégalités salariales entre hommes et femmes sont dues, pour un tiers, à de la pure discrimination fondée sur le sexe. Une enquête du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) a calculé le coût de cette discrimination : 677 francs suisses sur un écart salarial moyen de 1'800 francs (1'123 francs étant imputé aux années de services, niveau de formation ou d’exigence, branche économique, etc.).
Il paraît aussi que les plus forts écarts salariaux se trouvent au niveau des cadres supérieurs. Ben oui, des hommes caissière Migros, Coop, Placette ou Denner, il n’y en a pas des masses. Comme ils ne courent pas les salons de coiffure non plus et d’autres jobs qui, ma foi, sont malheureusement squattés par des femmes. Un mec en manucure, ça le fait pas trop. Par contre si différence de salaire il peut y avoir dans la restauration, les femmes compensent au niveau des pourboires nets d’impôts…
C’est réducteur ..? Ce n’est pas le but.
Le portier
du Lausanne Palace a un salaire de misère pour rester planté devant la porte
principale de l’établissement. Un salaire qui ferait fuir n’importe quelle
personne ayant deux sous de jugeotte. Par contre, la place est réservée sur des
décennies et est remise en interne. A cause des pourboires justement, des
pourboires dû à sa seconde fonction de voiturier…
Les
employé-e-s dans les stations service sont sous-payés la même chose ; idem
dans ces magasins d’appoints que sont Aperto,
Coop Pronto ou un Denner Flash. Les salaires des gérant-e-s
Denner sont calculés en fonction de leur C.A. annuel et varient par palier,
sans discriminations. Par contre, un magasinier Denner sera payé 25 francs de
l’heure à l’engagement contre 20,70 francs pour une femme. Là c’est franchement
dégueux et mérite plus une intervention des syndicats que pour assurer des
salaires élevés à des cadres supérieures.
Dans
l’article du 24 Heures il est aussi mentionné, pour l’année 2010, qu’environ
60'000 employées dans la vente n’ont reçu qu’un bas salaire, soit moins de
3'986 francs bruts par mois.
La question
que l’on peut se poser serait de savoir si cet esclavagisme moderne est
encouragé par la discrimination sexuelle, l’avarice du patron, des besoins de
rentabilité à deux chiffres ou des restrictions budgétaires ? Ou le
tout !? Il n’y a pas de miracle ! Notre course en avant au cul du
meilleur marché possible doit bien se répercuter ailleurs que dans la poche du
patronat…
Petite
question : Pourquoi vouloir obtenir un salaire égal ?
Disons que
dès le premier janvier prochain tous les patrons augmentent le salaire des
femmes de 677 francs. Pour le sommet du panier, c’est tour bénef’, ou presque.
Pour les classes moyennes inférieures, les ‘’working poor’’, comme nos
économistes se plaisent à les désigner, cela risque d’entraîner un lot de
complications supplémentaires : Subsides pour les primes
d’assurances-maladie revus à la baisse ; suppression de l’aide locale au
logement ; augmentation des frais de garderie pour les enfants (calculer
en fonction du revenu) sans compter l’incontournable augmentation des impôts.
677 x 12 égale quand même 8'124 francs à rajouter dans la case des revenus....
Ce qui peut représenter une petite baffe fiscale.Allons-y pour une petite bêtise : Pour 7 à 8 dixième de la population active plus d’argent équivaudrait à plus d’emmerdes.
Pourquoi cet acharnement à vouloir proposer une égalité salariale ?
Pour augmenter le pouvoir d’achat des femmes, pour affirmer et renforcer leur place dans l’économie.
Le titre accrocheur de la manchette annonçait que le manque à gagner des femmes était de 7,7 milliards de francs par an et une journaliste de qualifier cet état de fait comme un vol.
7,7 milliards de francs ! Ca impressionne et ça fait baver beaucoup de monde.
L’AVS pourrait se laisser tenter par quelques 600 millions de cotisations supplémentaires ; les caisses de pensions ne seraient pas contre un petit supplément non plus ; Les PLR verraient bien 7 milliards venir s’ajouter au PIB Helvétique, via une croissance de la consommation des ménages, etc…
Si ma mémoire est bonne, la dernière croissance du PIB annoncée fièrement par notre secrétariat à l’économie serait due, à quelque chose comme les deux-tiers, aux dépenses des ménages et aux travaux entrepris par les communes.
A défaut de
suggérer aux femmes de prendre trois jours de congés supplémentaires par mois
pour compenser le salaire inférieur, je signerai sans trop réfléchir une
pétition syndicale, visant l’égalité salariale, en croyant à l’honnête
motivation de la personne qui me tend la feuille ; mais que le sujet
vienne sur le tapis via un Bureau fédéral de l’égalité ou un syndicat, au
final, le résultat est le même.
L’article
en question rapportait une conviction de Mme Durrer, du fameux Bureau fédéral de l’égalité, en guise de
conclusion : « Une politique
salariale plus équitable profiterait non seulement aux femmes seules mais aussi
aux couples, aux familles et aux assurances sociales ».
Le but d’un
syndicat est de défendre les travailleuses et les travailleurs ; un des
objectifs du patronat est de réduire ses frais liés au coût du travail ;
une volonté des pontes du néolibéralisme est de nous pousser à consommer de
plus en plus et une des missions d’un gouvernement est d’assurer son financement
par le peuple…
Les femmes
ne pourront qu’obtenir leur égalité salariale.
NEMo.
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