mardi 18 juin 2013

"Pare, pare, pare...

... volim samo pare..."
(C'est une vieil chanson Serbe, interprétée par une femme, qui disait en gros: "Pognon, pognon, pognon. J'aime seulement le pognon.")

Alors il paraît, selon le 24 Heures du 14 juin de cette année, que les inégalités salariales entre hommes et femmes sont dues, pour un tiers, à de la pure discrimination fondée sur le sexe. Une enquête du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) a calculé le coût de cette discrimination : 677 francs suisses sur un écart salarial moyen de 1'800 francs (1'123 francs étant imputé aux années de services, niveau de formation ou d’exigence, branche économique, etc.).
Il paraît aussi que les plus forts écarts salariaux se trouvent au niveau des cadres supérieurs. Ben oui, des hommes caissière Migros, Coop, Placette ou Denner, il n’y en a pas des masses. Comme ils ne courent pas les salons de coiffure non plus et d’autres jobs qui, ma foi, sont malheureusement squattés par des femmes. Un mec en manucure, ça le fait pas trop. Par contre si différence de salaire il peut y avoir dans la restauration, les femmes compensent au niveau des pourboires nets d’impôts…
C’est réducteur ..? Ce n’est pas le but.

Le portier du Lausanne Palace a un salaire de misère pour rester planté devant la porte principale de l’établissement. Un salaire qui ferait fuir n’importe quelle personne ayant deux sous de jugeotte. Par contre, la place est réservée sur des décennies et est remise en interne. A cause des pourboires justement, des pourboires dû à sa seconde fonction de voiturier…
Les employé-e-s dans les stations service sont sous-payés la même chose ; idem dans ces magasins d’appoints que sont Aperto, Coop Pronto ou un Denner Flash. Les salaires des gérant-e-s Denner sont calculés en fonction de leur C.A. annuel et varient par palier, sans discriminations. Par contre, un magasinier Denner sera payé 25 francs de l’heure à l’engagement contre 20,70 francs pour une femme. Là c’est franchement dégueux et mérite plus une intervention des syndicats que pour assurer des salaires élevés à des cadres supérieures.

Dans l’article du 24 Heures il est aussi mentionné, pour l’année 2010, qu’environ 60'000 employées dans la vente n’ont reçu qu’un bas salaire, soit moins de 3'986 francs bruts par mois.
La question que l’on peut se poser serait de savoir si cet esclavagisme moderne est encouragé par la discrimination sexuelle, l’avarice du patron, des besoins de rentabilité à deux chiffres ou des restrictions budgétaires ? Ou le tout !? Il n’y a pas de miracle ! Notre course en avant au cul du meilleur marché possible doit bien se répercuter ailleurs que dans la poche du patronat…

 « Les femmes qui montent dans la hiérarchie ne négocient pas toujours leur salaire », peut-être sont –elles moins vénales que les mecs ? Quoi que… Mais va-t-on le leur reprocher ? C’est pas impossible…
Il y a aussi une chose à garder à l’esprit : Nous sommes en Suisse, le pays dans lequel chaque citoyen et citoyenne veut ne pas avoir trop de vacances et accepte de voir son salaire diminuer pour le bien-être de son patron et de son pays. C’est con, mais c’est ainsi.

Petite question : Pourquoi vouloir obtenir un salaire égal ?
Disons que dès le premier janvier prochain tous les patrons augmentent le salaire des femmes de 677 francs. Pour le sommet du panier, c’est tour bénef’, ou presque. Pour les classes moyennes inférieures, les ‘’working poor’’, comme nos économistes se plaisent à les désigner, cela risque d’entraîner un lot de complications supplémentaires : Subsides pour les primes d’assurances-maladie revus à la baisse ; suppression de l’aide locale au logement ; augmentation des frais de garderie pour les enfants (calculer en fonction du revenu) sans compter l’incontournable augmentation des impôts. 677 x 12 égale quand même 8'124 francs à rajouter dans la case des revenus.... Ce qui peut représenter une petite baffe fiscale.
Allons-y pour une petite bêtise : Pour 7 à 8 dixième de la population active plus d’argent équivaudrait à plus d’emmerdes.

Pourquoi cet acharnement à vouloir proposer une égalité salariale ?
Pour augmenter le pouvoir d’achat des femmes, pour affirmer et renforcer leur place dans l’économie.
Le titre accrocheur de la manchette annonçait que le manque à gagner des femmes était de 7,7 milliards de francs par an et une journaliste de qualifier cet état de fait comme un vol.
7,7 milliards de francs ! Ca impressionne et ça fait baver beaucoup de monde.
L’AVS pourrait se laisser tenter par quelques 600 millions de cotisations supplémentaires ; les caisses de pensions ne seraient pas contre un petit supplément non plus ; Les PLR verraient bien 7 milliards venir s’ajouter au PIB Helvétique, via une croissance de la consommation des ménages, etc…
Si ma mémoire est bonne, la dernière croissance du PIB annoncée fièrement par notre secrétariat à l’économie serait due, à quelque chose comme les deux-tiers, aux dépenses des ménages et aux travaux entrepris par les communes.

A défaut de suggérer aux femmes de prendre trois jours de congés supplémentaires par mois pour compenser le salaire inférieur, je signerai sans trop réfléchir une pétition syndicale, visant l’égalité salariale, en croyant à l’honnête motivation de la personne qui me tend la feuille ; mais que le sujet vienne sur le tapis via un Bureau fédéral de l’égalité ou un syndicat, au final, le résultat est le même.

L’article en question rapportait une conviction de Mme Durrer, du fameux Bureau fédéral de l’égalité, en guise de conclusion : « Une politique salariale plus équitable profiterait non seulement aux femmes seules mais aussi aux couples, aux familles et aux assurances sociales ».

Le but d’un syndicat est de défendre les travailleuses et les travailleurs ; un des objectifs du patronat est de réduire ses frais liés au coût du travail ; une volonté des pontes du néolibéralisme est de nous pousser à consommer de plus en plus et une des missions d’un gouvernement est d’assurer son financement par le peuple…

Les femmes ne pourront qu’obtenir leur égalité salariale.

NEMo.

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