dimanche 13 avril 2014

Objectif: 1850.

Elisons-nous celles et ceux qui nous gouvernent vraiment ?
Une question qui revient fréquemment; comme cette pensée qui dit que le secteur économique et financier est au pouvoir. Et le ‘’programme’’ de cette élite dirigeante, sa feuille de route, la voie sur laquelle les gros industriels, les multinationales et le patronat s’engagent, se caractérise par le dumping social. Avec l’assentiment des divers gouvernements, élus par la voix populaire concernée.
Les peuples, les ouvriers ont beau manifester, s’opposer aux polices, faire des grèves ou signifier démocratiquement leur ‘’ras-le-bol’’ par les urnes, rien n’écarte les politiciens du chemin qui mène la classe ouvrière vers sa paupérisation.
Président, ministres ou députés peuvent bien annoncer « entendre le mécontentement de la rue », encore faudrait-il qu’ils l’« écoutent » avec le même intérêt porté ne serait-ce qu’au président du Medef, par exemple.
Entre tomates pourries et caviar, le choix est vite fait. Et au final, les entreprises bénéficieront d’un cadeau de ‘’X’’ dizaine de milliards d’euros, tandis que l’ouvrier smicard verra, grâce à un savant calcul de marchand de tapis, son salaire annuel gonfler de 500 euros. 500 euros qui augmenteront son pouvoir d’achat de 1,3698630137 euro par jour. La richesse se profile à l’horizon…
Pour obtenir ces 500 euros de plus, par année, le gouvernement nouveau a fait cadeau aux entreprises des cotisations, en faveur des allocations familiales, perçues pour chaque employé engagé au salaire minimal.
500 euros qui seront déjà amputé de 20 ou 40 euros pour une sorte de remise à zéro des comptes EDF, à cause d’une précédente augmentation trop… timide de l’électricité. Qu’ils nous disent…

Dans un pays en proie à des difficultés liées au chômage le signal donné aux entreprises est clair.
Lorsque le premier ministre nouveau explique le controversé Pacte de responsabilité, qui demande aux patrons d’engager en échange du joli cadeau gouvernemental, il n’oublie pas de rappeler, de rappeler à son électorat ouvrier, que pour qu’une économie soit compétitive et prospère, il faut réduire les coûts du travail.
Dans un pays presque gangrené par le chômage, les conditions sociales sont en places pour permettre aux ‘’patrons’’ de tenir leur ‘’promesse’’ d’engagement en échange d’un salaire équivalent au Smic.
Les baisses d’impôts et autres suppressions de cotisations en faveur des entreprises entreront en vigueur quasi immédiatement ou au début 2015 ; la baisse d’impôt promise au Peuple interviendra en 2017, année d’élection…

J’ai entendu sur une des chaînes d’infos en continu un syndicaliste faire remarquer, au sortir de la première rencontre avec Mr Valls, que le gouvernement nouveau était le premier a exonérer les entreprises des cotisations pour les accidents et maladies professionnelles. Ajouter à cela le lent démantèlement des alloc’ familiales et vous obtenez des perspectives salariales d’avenir pour les employés qui ressembleront à celles en vigueur en 1850. Revenir en arrière dans le futur : concept philo-quantique intéressant, n’est-il pas ?

L’intention du Pacte de responsabilité donne des idées chez nous, en Helvétie. Baisse d’impôts pour les entreprises et celles-ci prendraient à leur charge des infrastructures jusque là dans les prérogatives étatiques, comme la création de crèches-garderies, par exemple, qui deviendraient « d’entreprises ».
L’emprise du ‘’patronat’’ sur l’existence extra-professionnelle des employés et futurs employés a déjà commencé, en douce, par les écoles professionnelles qui reçoivent des dons, des financements, de la part de sociétés multinationales.
Cela s’appelle la croissance organique, la version libérale de l’expansion économique à la Chinoise. L’implantation de l’Empire du Milieu en terres africaines s’est faite, en grande partie, au coup de constructions de routes, d’autoroutes, d’écoles ou d’hôpitaux. Nos multinationales ont très bien saisi l’idée et l’appliquent à merveille en construisant des réfectoires et des fitness d’entreprises, des jardins publics ou des Musées.
En exagérant la chose à l’extrême si une multinationale ne paie plus ni cotisations salariales ni impôts à l’Etat et qu’elle se charge de gérer tous les aspects sociaux liés aux employés, à quoi vont bien pouvoir servir nos politiciens ?
Le patron aura les pleins pouvoirs sur la vie de ses employés sans que ceux-ci n’aient le moindre moyen de défendre leurs intérêts. Tu veux pas bosser pas aux conditions imposées ? Tu mangeras pas.
Tu veux manifester ? Les heures passées à porter la banderole seront déduites de ton salaire. Au mieux…

Quand cesserons-nous de croire en ces chimères que sont la croissance, notre pouvoir d’achat et la création d’emplois ? Quand nous réveillerons-nous ?

Nemo.

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