lundi 4 février 2013

Conso locale

Il y a tout plein de bonnes raisons écolonomiques de consommer des "Produits du Terroir", comme y disent dans les champs. D’ailleurs les grands distributeurs y vont joyeusement de leur label "bio" perso qu’ils dissimulent au milieu de la production industrialisée et chimiquement boostée.
Donc si nous voulons augmenter nos chances de manger sainement, il faut sortir des centres commerciaux qui font de la distribution massive, et partir à la recherche des petits magasins qui se cachent au coin d’une rue éloignée, ou occupent des locaux dans des quartiers que les élus communaux abandonnent à l’insu de leur plein gré.

Pour les plus téméraires, rien ne vaut la quête sur le terrain. La recherche de l’exploitation agricole qui propose ses produits en self-service. J’ai un voisin qui, de temps en temps, monte une expédition familiale pour traverser la Suisse et aller se perdre dans le Jura. Un voyage qui, en plus de lui faire ramener de la bidoche pour tout le quartier, doit bien lui mettre 200 kil au compteur de sa voiture. Quand on aime, on ne compte pas. Mais c’est quand même un peu couillon, surtout en sachant que dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour de Vevey, on trouve absolument tout ce dont nous pourrions avoir besoin. A l’exception des fraises du désert, ou des litchis de Mandchourie.
Bex, Aigle, Roche, La Tour-de-Peilz, St-Légier, Puidoux, pour ne citer que quelques communes/villes aux alentours de Vevey, ont sur leur territoire des exploitations agricoles qui vendent directement leurs produits aux habitués du coin, aux touristes en goguette, à ceux qui se sont perdus dans la campagne.

Prenons Puidoux. En passant par l’autoroute vous sortez à Puidoux-Chexbres, et direction le Nord. Puis tout droit sur un bon kilomètre, jusqu’au pont. Vous avez traversé Puidoux-Gare en longeant sa zone industrielle, son refuge à bourges (le tennis), la station Avia (qui situe le début de la zone dortoirs).
Pour rejoindre Puidoux-Village, il faut tourner à droite avant le pont, avancer sur plusieurs centaines de mètres en laissant derrière vous la menuiserie, la voirie et l’ancien moulin.
Le village a dû faire un lifting il n’y a pas si longtemps que ça. Les maisons ont l’air presque neuves et la route qui traverse le bled laisse la voiture rouler en douceur. A part cela, Puidoux n’a vraiment rien de très excitant. Une auberge communale dans laquelle les seniors du coin se racontent des histoires de vaches qui paissent, précède un bar, qui se la fait genre Vénitien, dans lequel la jeunesse du coin se racontent des histoires de vaches qui baisent.
L’intérêt de visiter Puidoux se révèle donc bien dans son paysage qui se déroule comme une houle légère, et les reliefs qui le borde.

A l’entrée du village, vous tirez sur la droite comme pour aller au parking, et vous suivez la route sur 5 à 600 mètres. Au petit embranchement vous reprenez sur votre droite, sur le chemin de la Crosse, et grimpez sur 250 mètres encore, en faisant gaffe de ne pas rouler sur la miss qui fait son "Nordic walking", avant d’arriver sur une petite exploitation tenue par la famille Etter.
Une modeste pancarte vous annonce la couleur et le label : « Producteur contact fraîcheur ». Encore quelques mètres avant de trouver le "Petit chalet gourmand", un poil plus petit que ceux utilisés au Marché de Noël, qui pourrait être tout droit venu de chez Hornbach. D’ailleurs, tous ceux qui font du Self artisanal dans le coin ont le même chalet…

Dedans : Poulets fermiers, saucisson vaudois, saucisses aux choux et viandes fraîches ; Des sirops, du jus de pommes, 2 bouteilles de liqueur ; Et bien sur des pots de confitures ou de gelées, en veux-tu, en voilà.
Dans le congélateur on trouve même des crèmes glacées d’un producteur de Bossonens, l’enclave Fribourgeoise n’étant pas très loin de là. Des crèmes artisanales saveurs caramel, pistache ou à la vanille de Madagascar…
Si vous désirez du lait de vache fraîchement tiré, il vous faut passer entre 17h20 et 18h30 et laissé FRS 1,10 par litre.

Pas très loin de là, à vol d’oiseau, se trouve une exploitation un peu plus moderne gérée par la famille Martin, et qui fait "Boucherie de campagne". Le paradis des carnivores dans lequel tout le conditionnement est contrôlé par le proprio. De l’insémination au dépeçage, avec possibilité de dire adieu à Marguerite.
Le steak haché de bœuf s’y vend à 18 frs le kilo, et l’émincé de porc à 24 francs.
Pour y arriver, c’est plus simple de passer par Chexbres (si vous montez de la ville). Avant la Poste : à droite ; en haut: à gauche derrière la piscine ; au fond jusqu’au sens interdit puis droite, gauche, droite, par-dessus l’autoroute ; reprendre à droite, puis à gauche derrière la maison "Ixion" et suivre la route jusqu’au carrefour en étoile. Visez Puidoux, 500 mètres, vous êtes arrivés.

La région est propice au tourisme pédestre. De préférence par beau temps, vu que, par forte pluie, l’eau des champs a tendance à recouvrir les routes.
Le truc messieurs: Déposez madame à Puidoux, refilez-lui un sac de congélation, un GPS et allez l'attendre au Tea-Room à Chexbres. Vous êtes tranquille pour l'après-midi.
Même si le paysage n’est pas bluffant, le brin de cosette avec un paysan du coin est sympa. Il vous parlera de ses vaches, de ses veaux, de ses sources d’eaux, vous situera où passe l’eau de la commune, tandis que sa femme vous fera sa citadine généalogie avec un chapitre sur les voleurs qui écument la région.
Petit conseil quand même: Ne vous arrêtez pour discuter seulement si vous avez du temps devant vous. Ils ont pas Facebook là-haut !

Sérieusement. C'est pas aussi concentré qu'un centre comm, mais il y a l'essentiel dans un décor nettement, mais très nettement, plus calme, apaisant, accueillant, déstressant...................... Et c'est du bon!
(à suivre...)

NEMo

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