dimanche 17 février 2013

Si tu ne peux aller à la campagne...

... c’est la campagne qui viendra à toi.

Partir en campagne à la recherche de nourriture, pour les citadins c’est rigolo et sympa. Le temps d’un week-end… Mais nous avons tellement pris l’habitude d’être servi quasi à domicile, que le jour où il faudra courser de lapin et le dépecer, pour manger, ou même cultiver la terre, la probabilité pour que nous mourrions de honte est grande.
Donc, et par l’intermédiaire des ancestraux marchés hebdomadaires (pour certain), les agriculteurs re-descendent en ville avec leurs productions estampillées : "Cueillette à la main à l’ancienne", "élevage ou ponte au sol" (c’est rassurant vu qu’une poule ça ne vole pas), "culture biodynamique", ensemencé à la pleine lune, ou encore labellisé "Suisse", "Vaudois", "de la Région", "du terroir", ou "local" pour les colons les plus patriotiques.

La plupart des agriculteurs remballent leurs affaires une fois la journée terminée, d’autre s’installe en ville. Pas au centre, vu que le prix du mètre carré est gentiment entrain de se satelliser aux alentours de la barrière d’astéroïdes, mais dans des coins de rues où les gens doivent reprendre l’habitude de s’arrêter, voire marcher.
C’est le cas de la famille Forney, (par la volonté de la fille) qui a trouvé un magaze sur la Rue d’Italie, (presque) sous le clocher de l’Hôtel de Ville, dans la moitié Est de la ville que les autochtones nomment entre eux : "Vevey-Orient". Une moitié de ville délaissée à l’insu de leur plein gré par les autorités locales, et occupée par des petits commerces qui peinent à subsister suite à la fermeture du magasin EPA. Une fermeture forcée et orchestrée par la Coop.

Dans les derniers gros numéros impairs de cette rue d’Italie, "Les Jardins du Closy", domaine situé à Puidoux sur la côte Ouest du Lac de Bret, ont permis de fleurir le "Côté Potager".

Pour le plus grand plaisir des citadins du coin qui veulent soigner leur alimentation, et ce dans un cadre sobre, rustique et chaleureux, d’une épicerie entièrement dédiée à l’agriculture de la région.
90% des fruits et légumes exposés provenant de l’exploitation familiale.
Céleris branche, poireaux, carottes habituelles ou de couleurs, colrave, épinards, topinambour, panais, chioggia, scorsomère ; des salades qui vont de la scarclée au chêne rouge ; des choux voyageurs de Bruxelles ou Chinois ; des pommes, des poires, des pommes de terre et j’en passe. Que des aliments qui respirent la fraîcheur !

Au Côté potager vous trouverez également des produits garantis terroir vaudois :
Confitures (+ de dix saveurs différentes), des miels, des variétés de moutardes que l’on ne trouvera jamais dans les grandes surfaces comme celle agrémentée à "l’absinthe", "au miel et à l’ail des ours" ou encore au "piment espelette" ; et bien sur une petite collection d’huiles végétales et de vinaigres.
Dans le présentoir réfrigéré qui occupe le fond de l’épicerie on trouve un peu de charcuterie, quelques tranches de poissons du Léman, et des fromages qui descendent de l’Etivaz
Il y a bien quelques exceptions mais si Emmanuelle , qui gère l’épicerie,a osé de petites incursions en terres étrangères c’est pour nous en ramener des produits de qualités et délicieusement goûteux. Etrangères de l’intérieur, les terres. Comme le Valais ou le Tessin.
Il y a aussi une gamme de produits "Barbara Demont" qui propose des caramels mous ou croquants, des biscuits, des tartes et de pâte de fruits, des flûtes, etc ;

Au "Côté Potager" c’est, comme je le disais, Emmanuelle qui assure la permanence depuis l’ouverture de l’épicerie, il y a 5 ans. Et s’il y a bien une chose qui n’a pas changé depuis le jour de l’inauguration, en plus  de la qualité des fruits et légumes proposés, c’est son sourire, sa disponibilité, sa connaissance des produits (l’inverse serait inquiétant) et sa vague ressemblance avec une certaine Virginie Hocq. N’essayez pas, pour autant, de lui demander de faire le crapaud, ou d’autres mimes…

En survolant rapidement l’aspect économique de sa situation elle avoue, entre deux clients, que les interminables travaux qu’il y a eu sur la route d’Italie, rendant le stationnement impossible à proxi de l’épicerie, lui ont fait mettre un genou à terre, et qu’elle n’était pas sûre que son affaire redémarre après la deuxième couche de goudron.
Mais les clients sont revenus. Témoignant, si besoin en était, de la demande de la population citadine, de pouvoir accéder à d’autres produits que ceux proposés industriellement en grandes surfaces.
Les affaires sont reparties de plus belle. Offrant une juste récompense pour l’acharnement d’un petit bout de femme qui bosse 80% seule pendant les horaires d’ouvertures, et entre 14 et 15 heures d’affilées. De son propre aveu.

Le "Côté Potager", c’est la meilleure alternative contre les grands distributeurs qui prennent en otage agriculteurs et consommateurs avec leur label maison soit-disant Meilleur ; dans la boutique d’Emma, pas besoin de chercher la provenance des tomates cerises disposées dans le cageot "Je viens d’ici "(Romandie) ; au bout de cette rue d’Italie, fini le contact avec du personnel/étudiant robotisé qui enchaîne les étiquettes sur les sachets plastiques.
Encore mieux: Quand le centre-ville étouffe dans les gaz d’échappement des voitures qui s’entassent à l’entrée des parkings, la Rue d’Italie offre aux regards attentifs une certaine poésie dans les enseignes qui se succèdent. L’architecture végétale qui se déploie en "Grandeur Nature" côtoie, "Ô Pied Des Anges", le "Côté Potager" pour s’achever dans un "Joyeux Jardin".

NEMo.

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