Depuis là, après avoir réussi à obtenir que ce gentil couple
de paysan vous dise : "Au revoir", vous pouvez vous hasarder à rejoindre
Cremières, un petit hameau perdu entre Chardonne et Chexbres, pour essayer de
dénicher le producteur local, et/ou poursuivre votre chemin en direction du
Mt-Pèlerin. Si vous décidez de grimper jusqu’à l’enclave Russe (ils sont
propriétaires des deux seuls hôtels du site), vous passerez forcément par la Buritaz. Ce lieu était une
destination appréciée par les familles pour les sorties dominicales :
Petite buvette, quelques jeux pour les enfants et tout plein d’animaux de la
ferme. Aujourd’hui, l’endroit est complètement refait à neuf et les proprios du
lieu ont préféré s’orienter vers les banquets, mariages, anniversaires, etc…
pour assurer la rentabilité de l’investissement. Les jeux pour les enfants sont
modernisés et la vue demeure imprenable.
Quant au "Self" local, il est
caché à quelques encablures de là, derrière le resto.
En continuant votre voyage vers la cime modeste qui
surplombe Vevey et ses environs vous passerez, en entamant la descente, devant
le centre Tibétain. N’essayez pas de prendre un steak de yak, ils ne vendent
que de la sagesse.Après la halte du funiculaire, à côté du Chalet Suisse (où on y mange bien), vous pouvez prendre, pour les plus téméraires du volant, le Chemin de l’Ecouralaz. Après les multiples virages en épingles d’un petit chemin étroit, le coup d’œil sur le "Haut-Lac" une fois arrivé à Chardonne vaut largement le déplacement.
Par contre si vous avez choisi de poursuivre votre périple
au milieu des terres agricoles, vous devriez réussir à trouver le self des
Tavernes (en tournant à gauche aux bons endroits), sinon vous arriverez chez
les Dzös.
Depuis les Tavernes, on rejoint Forel. Un bled, ma foi
accueillant, qui dispose de quoi subsister en autarcie pendant une semaine. A
la sortie du village, sur la route qui ramène vers Chexbres, il y a, sur la
gauche, l’exploitation d’une bientôt vieille femme anglaise qui élève des
alpagas. Non pas pour la viande, mais pour la laine. D’ailleurs, aux alentours
des vacances d’été, elle a besoin d’un petit coup de main pour choper ses
animaux, les maintenir au sol et les tondre… Expérience sympa, mais moi, je vous emmène ailleurs…
Revenons au carrefour de la route qui vient des Tavernes, on
tourne à gauche puis, après le resto chinois, à droite. Et là on file tout
droit, en faisant gaffe au giratoire parce que les gens du coin roulent fort,
parfois.
Petit conseil : Si vous aviez un peu de neige sur la
route du côté de Forel, n’essayez pas de rejoindre Molliez-Margot. C’est un
pays de loups ! Y fait pas aussi froid qu’à En plus, si vous vous êtes ennuyé à Puidoux, c’est le suicide assuré dans ce bled. Mais on y trouve de la production maraîchère local produite par du personnel un peu… spécial, je dirais.
Pour la trouver, il ne faut rater le chemin qui tire à droite
juste après les arbres à la sortie du mini-village. En venant par Savigny,
c’est casse-gueule ! Parce que le chemin en question est à la sortie d’un
virage gauche sans visibilité et en léger dos-d’âne.
Ce fameux chemin vous amène sur la vaste propriété de "La Branche". Une propriété appartenant à la fondation
de Rudolph Steiner, l’anthroposophe.
Il doit bien y avoir une bonne dizaine de
maisons occupée par handicapés mentaux de toutes sortes, mais toutes et tous
capable de se déplacer par leur propres moyens. C’est-à-dire : à pied.
La ferme qui nous intéresse est située à l’autre bout de la propriété.
Les
produits y sont aussi en self-service, et vous deviez vous inscrire sur une liste
clientèle, pour que la fondation sache où envoyer la facture, avant de puiser
dans les réserves. On y trouvait des produits maraîchers de saison et des œufs.
J’en parle un peu au passé, parce que cela fait un petit bout de temps que je
n’y ai pas remis les pieds.
Pour vous rassurer, les résidants handicapés sont entourés
par des résidants ayants de bonnes connaissances en agriculture, et seuls ceux
qui ne se curent pas le nez avec la fourche, et qui ne font pas caca dans les
choux comme le "Zé Augusto", peuvent aller sur le terrain. Les produits
étaient un peu chers, mais comme c’était pour la bonne cause…
Si tous ces trisomiques, autistes et autres handicapés
pourraient s'estimer comme chanceux de ne pas avoir à se soumettre à toute une
panoplie de règles protocolaires de bonne conduite, beaucoup d’entre eux se
rendent bien compte, à leur manière, de leur différence et de leur isolement.
Je n’en mettrais pas ma main au feu, mais je pense que beaucoup de ces enfants
ont souffert d’être abandonnés par leurs parents, mis à l’écart par des parents
qui ont trouvé les limites de cet infaillible, indéfectible amour invoqué le
jour de la naissance. Ceci sans en faire
une généralité bien sur, parce que pour les plus courageux, la société
économique se charge de nous rappeler que la rentabilité ne s’encombre pas des
handicapés.
Il est temps de quitter les lieux. En bas, à droite direction Savigny (pas très loin de la propriété d’un célèbre dictateur Africain), le giratoire, direction Vevey. Après quelques kilomètres vous rejoignez la route principale en contrebas de Forel. Re à droite direction Chexbres. Là vous allez traverser un agglomérat de maison qui se nomme "Le Pigeon". A peine le temps de s’étonner du nom, que vous en êtes déjà sorti…
Plus loin sur la route, à peu près où commence le Lac de
Bret, il y a la ferme de "Praz-Romond". Produits du terroirs et annonce pub pour
défendre un prix du litre de lait équitable pour les fermiers.
Vous continuez en longeant le Lac de Bret, sur quelques centaines de mètres,
avant de rejoindre le restaurant éponyme qui doit servir de halte-bières aux
Portugais retournant à la campagne.
Le coin est mignon.Si vous décidez de vous lancer dans le tour du lac à pied, histoire de faire le tour de la source d’eau potable de secours de la ville de Lausanne, il vous en prendra une petite demi-journée. Pique-nique sur la rive inclut. Il paraît aussi que le lac servait de moteur hydraulique au métro lausannois, il y a très longtemps
Plus bas, juste après la construction marquée "Service des eaux Lausanne", il y a sur la gauche le repère des aristos, l’endroit où vous pourrez, en ayant le numéro 48 du magazine "Golf européen" sous le bras, "simplifier votre putting". Bienvenue au Golf de Lavaux.
Si cet endroit vous inspire autant qu’une partie de
bilboquet avec le téléphone de votre grand-mère, vous poursuivrez votre route
et passerez sous un certain petit pont qui débouchera sur un long tracé
rectiligne menant vers Puidoux-Gare…
Les urbanités repointent le bout de leurs murs.
(à suivre…)
NEMo.
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