mardi 5 février 2013

Suite de la ballade.

Donc je vous ai planté, quelque part dans la campagne, en pleine discussion avec un des fournisseurs de viande labellisé: "Viandes de nos monts".

Depuis là, après avoir réussi à obtenir que ce gentil couple de paysan vous dise : "Au revoir", vous pouvez vous hasarder à rejoindre Cremières, un petit hameau perdu entre Chardonne et Chexbres, pour essayer de dénicher le producteur local, et/ou poursuivre votre chemin en direction du Mt-Pèlerin. Si vous décidez de grimper jusqu’à l’enclave Russe (ils sont propriétaires des deux seuls hôtels du site), vous passerez forcément par la Buritaz. Ce lieu était une destination appréciée par les familles pour les sorties dominicales : Petite buvette, quelques jeux pour les enfants et tout plein d’animaux de la ferme. Aujourd’hui, l’endroit est complètement refait à neuf et les proprios du lieu ont préféré s’orienter vers les banquets, mariages, anniversaires, etc… pour assurer la rentabilité de l’investissement. Les jeux pour les enfants sont modernisés et la vue demeure imprenable.
Quant au "Self" local, il est caché à quelques encablures de là, derrière le resto.
En continuant votre voyage vers la cime modeste qui surplombe Vevey et ses environs vous passerez, en entamant la descente, devant le centre Tibétain. N’essayez pas de prendre un steak de yak, ils ne vendent que de la sagesse.
Après la halte du funiculaire, à côté du Chalet Suisse (où on y mange bien), vous pouvez prendre, pour les plus téméraires du volant, le Chemin de l’Ecouralaz. Après les multiples virages en épingles d’un petit chemin étroit, le coup d’œil sur le "Haut-Lac" une fois arrivé à Chardonne vaut largement le déplacement.

Par contre si vous avez choisi de poursuivre votre périple au milieu des terres agricoles, vous devriez réussir à trouver le self des Tavernes (en tournant à gauche aux bons endroits), sinon vous arriverez chez les Dzös.
Depuis les Tavernes, on rejoint Forel. Un bled, ma foi accueillant, qui dispose de quoi subsister en autarcie pendant une semaine. A la sortie du village, sur la route qui ramène vers Chexbres, il y a, sur la gauche, l’exploitation d’une bientôt vieille femme anglaise qui élève des alpagas. Non pas pour la viande, mais pour la laine. D’ailleurs, aux alentours des vacances d’été, elle a besoin d’un petit coup de main pour choper ses animaux, les maintenir au sol et les tondre…  Expérience sympa, mais moi, je vous emmène ailleurs…

Revenons au carrefour de la route qui vient des Tavernes, on tourne à gauche puis, après le resto chinois, à droite. Et là on file tout droit, en faisant gaffe au giratoire parce que les gens du coin roulent fort, parfois.
Petit conseil : Si vous aviez un peu de neige sur la route du côté de Forel, n’essayez pas de rejoindre Molliez-Margot. C’est un pays de loups ! Y fait pas aussi froid qu’à la Brévine, mais quand il y a 10 cm de neige à Forel, ou à Savigny suivant d’où vous arrivez, il y en a un mètre à Molliez-Margot.
En plus, si vous vous êtes ennuyé à Puidoux, c’est le suicide assuré dans ce bled. Mais on y trouve de la production maraîchère local produite par du personnel un peu… spécial, je dirais.
Pour la trouver, il ne faut rater le chemin qui tire à droite juste après les arbres à la sortie du mini-village. En venant par Savigny, c’est casse-gueule ! Parce que le chemin en question est à la sortie d’un virage gauche sans visibilité et en léger dos-d’âne.
Ce fameux chemin vous amène sur la vaste propriété de "La Branche". Une propriété appartenant à la fondation de Rudolph Steiner, l’anthroposophe.
Il doit bien y avoir une bonne dizaine de maisons occupée par handicapés mentaux de toutes sortes, mais toutes et tous capable de se déplacer par leur propres moyens. C’est-à-dire : à pied.

La ferme qui nous intéresse est située à l’autre bout de la propriété.
Les produits y sont aussi en self-service, et vous deviez vous inscrire sur une liste clientèle, pour que la fondation sache où envoyer la facture, avant de puiser dans les réserves. On y trouvait des produits maraîchers de saison et des œufs. J’en parle un peu au passé, parce que cela fait un petit bout de temps que je n’y ai pas remis les pieds.
Pour vous rassurer, les résidants handicapés sont entourés par des résidants ayants de bonnes connaissances en agriculture, et seuls ceux qui ne se curent pas le nez avec la fourche, et qui ne font pas caca dans les choux comme le "Zé Augusto", peuvent aller sur le terrain. Les produits étaient un peu chers, mais comme c’était pour la bonne cause…
"La Branche" n’étant pas l’endroit idéal pour une sortie en famille, il faut plutôt adhérer à la philosophie du coin pour traîner sur les chemins du domaine. Vous serez toujours les bienvenus si vous souhaitez visiter les lieux qui, malgré la spontanéité et l’affection des éducateurs (qui doivent résider sur place également), baignent quand même dans une atmosphère de tristesse.

Si tous ces trisomiques, autistes et autres handicapés pourraient s'estimer comme chanceux de ne pas avoir à se soumettre à toute une panoplie de règles protocolaires de bonne conduite, beaucoup d’entre eux se rendent bien compte, à leur manière, de leur différence et de leur isolement.
Je n’en mettrais pas ma main au feu, mais je pense que beaucoup de ces enfants ont souffert d’être abandonnés par leurs parents, mis à l’écart par des parents qui ont trouvé les limites de cet infaillible, indéfectible amour invoqué le jour de la  naissance. Ceci sans en faire une généralité bien sur, parce que pour les plus courageux, la société économique se charge de nous rappeler que la rentabilité ne s’encombre pas des handicapés.

Il est temps de quitter les lieux. En bas, à droite direction Savigny (pas très loin de la propriété d’un célèbre dictateur Africain), le giratoire, direction Vevey. Après quelques kilomètres vous rejoignez la route principale en contrebas de Forel. Re à droite direction Chexbres. Là vous allez traverser un agglomérat de maison qui se nomme "Le Pigeon". A peine le temps de s’étonner du nom, que vous en êtes déjà sorti…
Plus loin sur la route, à peu près où commence le Lac de Bret, il y a la ferme de "Praz-Romond". Produits du terroirs et annonce pub pour défendre un prix du litre de lait équitable pour les fermiers.
Vous continuez en longeant le Lac de Bret, sur quelques centaines de mètres, avant de rejoindre le restaurant éponyme qui doit servir de halte-bières aux Portugais retournant à la campagne.
Le coin est mignon.
Si vous décidez de vous lancer dans le tour du lac à pied, histoire de faire le tour de la source d’eau potable de secours de la ville de Lausanne, il vous en prendra une petite demi-journée. Pique-nique sur la rive inclut. Il paraît aussi que le lac servait de moteur hydraulique au métro lausannois, il y a très longtemps
Plus bas, juste après la construction marquée "Service des eaux Lausanne", il y a sur la gauche le repère des aristos, l’endroit où vous pourrez, en ayant le numéro 48 du magazine "Golf européen" sous le bras, "simplifier votre putting". Bienvenue au Golf de Lavaux.

Si cet endroit vous inspire autant qu’une partie de bilboquet avec le téléphone de votre grand-mère, vous poursuivrez votre route et passerez sous un certain petit pont qui débouchera sur un long tracé rectiligne menant vers Puidoux-Gare…

Les urbanités repointent le bout de leurs murs.
(à suivre…)

NEMo.

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