samedi 29 août 2015

L'Etat démocratique devient sécuritaire pour servir la ploutocratie.

« On ne peut pas laisser des élections changer quoi que ce soit. »
C’est clair, net et sans appel. Cette petite phrase a été lâchée par l’un des ministres les plus influents au sein de l’Union européenne.

Plus près de chez moi, Johann Schneider-Amman entrepreneur et Ministre de notre économie, dira, au sujet d’une ancienne votation qui n’a pas encore vraiment montré les effets négatifs – prétendument pour l’économie nationale, du choix Helvétique :
« On a bien compris le message le 9 février. On a probablement pas assez informé, influencé et soutenu le peuple Suisse avant. »
A se demander comment les peuples sont considérés par ceux qui les dirigent ?

D’un côté des populations se rendent aux urnes pour choisir celui qui semble être le meilleur présidentiable afin de lui confier le mandat qui portera la nation vers des lendemains meilleurs.
Ce qui a fait dire à un certain François Hollande, en direct sur BFMTV, juste après la débâcle des Municipales en 2014, qui sanctionnait l’échec de sa politique intérieure :
« 2012, si j’ai gagné, ce n’est pas parce que j’avais un programme étincelant. C’est sans doute parce que mon prédécesseur avait échoué. »
De l’autre, il y a des populations qui croient encore que leur avis sur tel ou tel sujet compte aux yeux de celui qui pose la question, mais qui votent n’importe quoi quand elles ne sont pas influencées.
N’est-ce pas pour cela qu’existent les consignes de vote ?

Qu’ils soient locataires des diverses résidences présidentielles bâties dans les capitales des Etats de la belle UE, ou qu’ils représentent ces mêmes Etats au sein d’une commission européenne lézardée et, pourquoi pas, corrompue, l’intérêt de tous ces dirigeants n’est plus le respect de la démocratie, n’est plus le respect des peuples exogènes qui meurent au-delà des grillages de l’UE, et ce n’est plus la défense des intérêts des populations nationales qui subissent les désaveux successifs d’un système que leurs aïeux ont péniblement mis en place.
On encourage le travail ‘’temporaire’’ et on facilite les licenciements tout en prenant soin de désengorger les salles d’attentes des Prud’hommes.

« La reprise pour le prochain trimestre » ; « la reprise au prochain semestre » ; « la reprise espérée pour l’années prochaine ».
Oui ! Il faut absolument de la ‘’reprise’’ avant que les ouvriers locaux ne se révoltent, usés par les plans de restructurations successifs qui continuent de garantir de belles rentes aux actionnaires et des salaires mirobolants aux membres de la ‘’direction’’.
La reprise traîne. Les Maghrébins travaillent en Espagne, ou ailleurs ; les Espagnols migrent vers l’Allemagne, ou ailleurs. Les travailleurs de l’ailleurs râlent contre le dumping salarial – qui officiellement n’existe pas, et ne veulent plus voir de ces européens du sud dans leurs usines.
Qu'à cela ne tienne... une nouvelle main-d’œuvre ukrainienne est disponible et encore meilleur marché qu’un Espagnol ruiné.
La reprise tarde. L’opinion publique européenne fait mine de se réveiller sur les conditions des accords TAFTA-TTIP. Un port chinois explose. La bourse de Pékin dévisse. Le monde se casse la gueule.
Les spécialistes financiers médiatiques de l’écran plat prennent le relais pour entretenir l’anxiété que les téléspectateurs doivent ressentir sur le sort de nos économies nationales. Ils tentent de nous démontrer catastrophiquement, par de savantes explications, ce que Pékin a décidé il y a deux ou trois ans.
Soit : De revoir volontairement sa ‘’croissance’’ à la baisse et de privilégier son marché intérieur.

Quelque chose de nauséabond est en train de se mettre en place. Une restructuration massive des conditions de travail à un niveau européen, si ce n’est mondial. Une réorganisation qui n’ira pas dans le sens du ‘’demos’’.
Et pour que tout le monde comprenne bien que l’on ne s’oppose pas à une nouvelle gouvernance mondiale, il fallait un exemple. L’humiliation d’une nation.

Un proverbe Grec dit : « Seul ton ongle sait où te gratter. »
Alors quand un ministre des finances Grec fait de concrètes propositions à ses confrères européens pour sortir son pays de la m….. , ceux-ci, au lieu d’écouter et de tenir compte de l’expertise d’un homme qui connaît l’état financier catastrophique de son pays ainsi que la misère à laquelle ses compatriotes sont confrontés, les élus qui ne vivent pas à Athènes se permettent de dire, ouvertement, aux Européen-ne-s qui écoutent que les propositions Grecques sont « mal ficelées » ; « peu crédibles »…
Parce que pas conformes aux désirs de Berlin & Co.

Alors le président de l’Eurogroupe, Monsieur Dilsselbloem convoque une réunion des ministres des finances de l’UE – la deuxième du 27 juin 2015 ; ce même président exclut volontairement et ouvertement le ministre des finances Grec ; et quand ce dernier proteste en arguant « qu’il n’avait pas le droit, seul, d’exclure le Ministre des finances d’un Etat membre » et exige une « clarification à ce sujet », c’est le secrétariat de l’eurogroupe qui lui répond :
« L’Eurogroupe n’a pas d’existence légale. Il s’agit d’un groupe informel et, en conséquence, aucune loi écrite ne limite l’action de son président. »
Et pour être bien sûr d’imposer un peu plus le pouvoir d’un groupe ‘’informel’’, Monsieur Schäuble, ministre des finances allemand dira, au sujet des votes Grecs, le fameux :
« On ne peut pas laisser des élections changer quoi que ce soit. »

Dès lors le pouvoir des peuples se retrouve confronté au pouvoir des riches. La BCE ferme le robinet et les Grecs peuvent ‘’se gratter’’ en faisant la queue devant leurs banques nationales pour retirer leur aumône  quotidienne.
Les peuples élisent des hommes politiques qui exerceront leur ‘’mandat’’ en fonction des lobbies qui les ont financé et mettent un place un pouvoir « qui n’a pas d’existence légale » qui finira par nuire à celles et ceux qui les ont plébiscité.

Quelques centaines d’hommes, qui n’ont plus grand-chose à perdre, iront manifester et affronter leurs concitoyens dans des bagarres de rues que les médias se feront un plaisir de retransmettre en direct. Histoire de nous montrer que l’homme sous l’uniforme ne recule devant rien pour préserver l’ordre des multinationales qui dirigent (encore) dans la pénombre.
Ainsi verrons-nous des groupes d’interventions policiers, bien équipés, constitués de quelques hommes courageux qui s’opposent à l’anarchie.

A l’époque décriée du communisme, le citoyen pouvait critiquer son patron. Mais il ne devait, ni pouvait, critiquer le pouvoir en place. Sous peine de douloureuses sanctions.
Le mur est tombé et le capitalisme a pu se répandre bien au delà des limites de l’ancienne RDA.
Aujourd’hui le monde est quasi néolibéralisé. Les élites politiques sont satirisées, et bien souvent ouvertement critiquées, sans que le détracteur n’encoure la moindre peine (sauf si on s’en prend à Mme Taubira) et le pouvoir de ‘’vie’’ ou de ‘’mort’’ échoit aux dirigeants d’entreprise, aux banquiers et aux sociétés financières.

Si l’accaparement des ressources exotiques promet des lendemains difficiles aux populations rurales tout aussi exotiques, c’est bien l’argent qui est devenu, dans notre monde moderne et civilisé, la denrée virtuelle dont il ne faut pas manquer sous peine de connaître une mort ‘’sociale’’, autrement douloureuse dans un monde orienté par la possession de ‘’biens’’ de consommations. Donc, et par extension, celui qui nous ‘’prête’’ de l’argent pour que nous puissions ‘’vivre’’, devient la personne à vénérer.

Je ne sais plus qui a dit : « A 50 ans, tout le monde devrait avoir une Rolex. »
La réussite sociale est devenue la seule échelle de valeur sur laquelle se mesure la dignité et l’honorabilité de l’être humain. Les reportages parlant des ‘’Destins de star’’, des réussites personnelles ou autres incursions télévisées dans le repaire des ultras riches, sont là pour attiser notre convoitise, pour nous donner envie de ‘’leur’’ ressembler. Quitte à mettre de côté tous nos préjugés moraux.
La famille nucléaire explose. Les amis se déchirent. Les collègues se jaugent et se jugent tous les six mois. Les grandes entreprises, destructrices de l’emploi national, délocalisent dans des Etats économiquement plus ‘’faibles’’ pour profiter d’une main d’œuvre bon marché.
La contrepartie à cette pratique, qui doit servir à maintenir la constante croissance de nos entreprises dirigeantes, est dans l’ouverture des frontières aux ressortissants des Etats financièrement colonisés.
C’est l’ouverture des entreprises locales à une main d’œuvre moins exigeante financièrement. Des ouvriers qui seront tout content de gagner 5x plus que leur ancien salaire. Même si le nouveau salaire est 30 à 50 % en dessous du revenu courant.

Malheureusement, si l’on peut dire, les flux migratoires, n’amènent pas uniquement, dans leur cortège de la misère, que des personnes honnêtes, intègres, persévérantes, etc. Le malfrat aussi, doit se réfugier.
La criminalité augmente donc. A moins que cela ne soit sa médiatisation qui ait augmenté. Ou les deux.
La maffia est devenue Russe, puis Albanaise avant d’influencer, dans ses pratiques, les ‘’passeurs’’ Nord-Africains. Les incivilités sont dues à la présence des populations allophones, non pas à la démission forcée des parents. Les vols ‘’à l’arraché’’, les cambriolages, le racket, le car-jacking, les attaques à mains armées, etc. sont le fait d’une minorité de ces étrangers à qui nous ouvrons nos frontières, entendons-nous dire fréquemment.
Les populations autochtones s’inquiètent, avec l’aide des médias. Les politiques n’arrivent pas à se décider entre la fermeture des frontières ou l’augmentation des effectifs policiers. Les habitants achètent des systèmes de surveillance à distance et regardent dans œil mauvais tout ce qui n’a pas la teinte du résidant AOC.

Dès lors est-il surprenant de voir de vigiles, des agents de sécurité, des bodyguards qui arpentent, en plus de la police, tous les lieux publics où nous nous retrouvons ?
La présence de l’uniforme serait là pour nous protéger, disent les multiples ‘’panneaux’’ qui signalent la présence d’une surveillance. Je veux bien, mais nous protéger de quoi, de qui ?
Parce que la visibilité de l’uniforme a plutôt comme objectif la dissuasion. L’homme en uniforme, le vigile ou l’agent de sécurité, est surtout là pour que nous respections les règles imposées par le propriétaire des lieux que nous traversons.
Parce que les centres commerciaux dans lesquels nous faisons nos emplettes, par exemple, sont des lieux privés ouverts au public.
Un propriétaire des lieux qui a tout intérêt à ce que nous soyons bien à l’aise dans l’enceinte de son temple.
La présence de l’uniforme a bien un effet dissuasif sur la petite délinquance en culotte courte qui chaparde dans les rayons. Mais honnêtement, si ce que nous ‘’piquons’’ représente, en valeur marchande, le 10 % de ce qu’un centre commercial, comme Manor à Vevey par exemple, fout annuellement comme denrées alimentaires ou vêtements neufs ou objets utilisables à la poubelle, c’est que les p’tits voleurs ont bien bossé.

L’uniforme est là pour nous informer de deux choses : la première est que si nous faisons un acte qui déplait au maître des lieux, il interviendra en faisant appel à la police. La seconde découle de la première puisqu’elle nous ‘’assure’’ de pouvoir cheminer entre les différentes boutiques sans être gêné par des ados qui courent dans tous les sens, qui posent leur cul n’importe où pour bouffer leur Mac Do, qui écoutent de la musique ou parlent trop fort, etc.
Le vigile c’est un peu ce chien de berger, dressé pour que les moutons restent bien en ‘’troupeaux’’ et suivent les pas du proprio. Le chien peu aboyer pour rappeler les moutons à l’ordre, mais il ne mord pas.

La Police, c'est le chien qui mord. Son rôle est de maintenir l’ordre public et de veiller au respect des lois qui encadrent cet ‘’ordre’’. En plus de sa mission qui est, accessoirement, de nous protéger.
Mais là aussi, la même question que plus haut se pose : Nous protéger de qui et de quoi ?
Des individus louches au comportement suspect !? Ce qui nous renvoie à une frange des populations migrantes pas encore parfaitement intégrées dans le système qui les accueille.
La présence policière dans les rues n’est pas dissuasive, comme la présence du vigile dans un hypermarché, elle est préventive avant d’être répressive.
Si le big boss du centre commercial considère tous ses clients comme des voleurs potentiels, le big boss de la ville, ou de la nation, pense qu’il y a un criminel qui sommeille en chacun de nous.

La mission de ‘’prévention’’ consiste à nous montrer le bon comportement à adopter pour se mêler à la masse des concitoyens. Que ce soit dans les espaces publics ou en matière de circulation routière.
Cette mission, qui est d’une logique incontestable, est dans l’incapacité de ‘’prévoir’’ le moindre accident, le moindre larcin, la moindre violence.
Cela n’empêche pas les pouvoir, dits Publics, de renforcer sa surveillance sur les foules par le biais de systèmes électroniques et informatiques. La majorité des populations étant plus obéissante que le mouton, cela marche. Et pour être bien sûr que l’état est là pour te protéger de toi-même, dès que tu enfreins une loi ou une règle de ‘’comportement’’, tu es sanctionné.
Sanctionné, dans un premier temps, par une amende qui vient te prélever, dans ton porte-monnaie, ce que tu as de plus cher au monde : Ton fric.
Donc si tu ne veux pas que ton ‘’pouvoir d’achat’’ soit lésé, tu te conformes aux règles édictées par les laquais des sociétés multinationales et financières, soit : nos politiciens.

En France, la défiance aux forces de l’ordre est inscrite, si j’ose dire, dans les gènes de chaque Gaulois et s’exprime, pour d'autres raisons, plus violemment dans les cités de banlieues. Pour pallier à cette anarchie grandissante et sécuriser le territoire, il y a différentes manières pour rappeler aux fouteurs de troubles ‘’Qui dirige et décide’’.
L’une d’entres elles consiste à bombarder le téléspectateurs d’émissions genre ‘’ Envoyé spécial’’ ; ‘’En quête d’action’’, qui propose des reportages ‘’ en immersion’’ au sein d’une brigade d’intervention spécialisée quelconque. Un peu de ‘’réalité’’ pour beaucoup de mise en scène autour des reconstitutions.
Il y a aussi le changement de l’uniforme qui ‘’bat le pavé’’ devant des sites voulus sensibles.
Si la police n’effraie plus. Si le policier porte l’uniforme auquel il est possible de se confronter, qu’en est-il de l’uniforme militaire ? Allons-nous nous confronter à ce militaire qui, nous dit la pub, a appris à tuer ?

L’armée est visible parce qu’elle est là pour combattre un nouvel ennemi invisible : le djihadiste.
Sauf que pendant que le trouffion de base tourne en rond devant la Tour Eiffel, c’est bien l’entier des personnes présentes qui est sous surveillance.
Comme c’est bien sur l’entier des populations que sont braqués tous les systèmes de surveillances électroniques. Des systèmes qui vont s’améliorer et devenir encore plus inquisiteurs parce que le djihadiste est, en plus d’être invisible, imprévisible. Une aubaine pour tous les concepteurs de logiciels liberticides.

Maintenant que l’on sait que le système de surveillance, quel qu’il soit, ne me protège pas, mais est là pour me rappeler la ‘’sanction’’ si j’enfreins les règles, on peut se demander ‘’Qui’’ est protégé par ces systèmes ? Qui a besoin que nous soyons dociles ?

Le monde est virtuel. Les révolutions sont numériques, électroniques, informatiques. Toutes les publicités vont dans ce sens, tous les messages sont là pour nous faire croire que nous n’avons pas d’emprise sur l’économie mondiale, régionale ou locale. Ce qui est faux.
Si des milliards de milliards d’une quelconque monnaie circulent via des autoroutes numériques et vont se stocker dans des nuages artificiels, c’est par les voies de communications aériennes, maritimes et terrestres que les marchandises et la main d’œuvre se déplacent.
Donc si vous coupez ces voies de communications, c’est l’économie locale, régionale, et pourquoi pas mondiale, qui en subit les conséquences.

Le radar routier est un bon exemple de ce système de surveillance qui ‘’garanti’’ la fluidité du trafic.
Le radar ne me protège pas d’un ‘’fou du volant’’, mais son ‘’flash’’ me signale que je serai ‘’puni’’ pour avoir dépassé la vitesse maximale autorisée.
Le rôle du radar est donc de maintenir le plus possible d'utilisateurs du réseau surveillé à une vitesse constante afin que tout le monde puisse se rendre d'un point "A" au point "B" dans les meilleures conditions.
Maintenant, en cas de grosse casse sur le réseau autoroutier, un accident qui bloque deux voies de circulations, c’est toute la région autour de l’accident qui se retrouve ‘’impactée’’ par ce blocage de trafic. Mettant en retard aussi bien une mère devant récupérer son bambin, à la sortie de l’école ou à la garderie, le livreur de marchandise ou l’homme d’affaire se rendant à une réunion importante.
 
Dans l’ancienne Vevey, la première piste de bus qui fut ouverte aux taxis, n’a pas été le résultat d’âpres négociations entre les professionnels de la route et les élus de la Municipalité. La voie a été ouverte parce que, pris dans les embouteillages, un taxi et son ‘’important’’ passager – un ponte de nescafard, sont arrivés trop tard en gare de Nestlé-City.
La présence de toutes ces flottes américaines aux endroits maritimes stratégiques ne garanti pas la sécurité de populations côtières autochtones, mais assure et contrôle le bon passage des millions de tonnes de marchandises, de matières premières et autres d’un point sur le globe vers un autre. Faisant peser, au passage, un petit chantage sur tous les Etats vers lesquels sont destinés ces marchandises.
 
Le pouvoir, démocratiquement mis en place, ne protège pas l’homme d’un danger, si ce n’est de celui de manquer de sa ressource favorite, mais sécurise bien le chemin qui le mène vers son travail.

Nemo.

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