lundi 8 février 2016

L'échelle trophique et nous.

Le réseau trophique est un ensemble de chaînes alimentaire reliées entre elles au sein d’un écosystème et par lesquelles l’énergie et la biomasse circulent par l’échange d’éléments, tel que le flux de carbone et d’azote, entre les différents niveaux de la chaîne.
Le terme trophique rapporte à tout ce qui est relatif à la nutrition d’un tissu vivant ou d’un organe.
L’échelle trophique est graduée de 1 à 5.
‘’1’’ étant les producteurs primaires, les plantes.
‘’5’’ désignant les prédateurs purs ne consommant que de la viande et n’ayant pas, ou peu, de prédateurs. Comme le boa constrictor, le crocodile, le requin, le tigre…

L’homme scientifique s’amusant à tout calculer, à tout classifier, a fini par définir son propre niveau trophique : le HTL.
Le résultat est assez consternant, à première vue, mais tout à fait logique en fin de compte.
L’humain, dans toute sa splendeur, dans toute sa magnificence, dans sa certitude d’être la créature parfaite, siège au niveau 2.21. Comme l’anchois ou le cochon.
Le HTL peut varier en fonction de la place de la viande dans la consommation quotidienne.
Ainsi au Burundi, un pays dont presque  97%  du régime alimentaire est composé de plante - et future terre d'accueil des Vegan, le niveau trophique de la population oscille vers 2,04.
En revanche en Islande, où le ratio plante/viande penche en faveur des carnivores, le HTL est à 2,54.
Voilà pour la réalité sur notre place dans le règne animal.

Le réel, lui, est un peu différent.
Depuis que tonton Prométhée a montré, à nos lointains ancêtres, comment taper sur des cailloux pour obtenir du feu - et comment le contenir, l’humain n’a cessé de progresser, de se développer.
Finissant même par se trouver une intelligence et des émotions.
Il est devenu créatif – si l’on peut dire, voire inventif. Petit à petit, il a pris la mesure de son environnement avant de le soumettre, puis de le détruire.
Boas et crocodiles sont devenus des chaussures ou des sacs à mains ; les requins agonisent dans les océans après s’être faits découper les ailerons ; les tigres, et autres prédateurs, garnissent de leurs carcasses empaillées les salons de quelques humains frustrés. Des humains qui ont, en grande partie, réalisé l’un de leur plus grand souhait. Le souhait des faibles et des dominés, des hommes qui ont à faire à des créatures plus puissantes qu’eux : Les tuer à distance.

Le fait même que nous existions et que l’homme ait évolué à partir de simple larve dans l’océan, selon bien sûr à qui on s’adresse, est considéré comme un miracle, ou un accident.
En retenant le miracle, donc l’intervention divine, notre Créateur doit bien se mordre les doigts d’avoir fait de l’homme, l’espèce dominante sur cette planète. Peut-être voudrait-Il nous effacer pour tout recommencer, mais il y a quand même parmi nous des gens bons.
Des âmes qui ont conscience de la chance que la Nature leur a offerte ; conscience que le prélèvement de près de 60 milliards de créatures vivantes par années pour le plaisir de nos estomacs ou la satisfaction d’un rituel à la con est une aberration majeure.

D’un autre côté, quand nous observons à quel point nous sommes irrespectueux de notre environnement, que nous pouvons constater, comparé aux autres espèces vivantes sur cette planète, que nous sommes en total désaccord avec la Nature. L’autre hypothèse, qui nous voit comme un ‘’accident’’, pourrait devenir plausible. Nous serions une erreur que Mère Nature devrait chercher à corriger.
Ou alors, et c’est là une troisième hypothèse, nous servons de véhicule à une saloperie de gène égoïste et cancérigène qui a trouvé, en nous, le réceptacle parfait pour traverser les siècles sans trop de problèmes. Un gène que la Nature a quelques peines à combattre.
Actuellement nous devons être la créature vivante sur terre la plus inutile à son environnement.
Ce qui me fait penser au dernier film programmé par la Lanterne magique – le ciné-club pour les enfants. Un film intitulé : La ferme des animaux, tiré d’un ouvrage de Monsieur Orwell, et dans lequel Les cochons finissent par prendre le pouvoir.
Assez cocasse… non ?

L’anchois n’a plus de prédateurs et depuis la révolution industrielle il se comporte pire qu’un cochon et se reproduit comme un lapin – ou presque.

400 millions de naissances par années dans le monde pour 160 millions de décès. Approximativement.
En gardant le rythme, cela fera presque 2.5 milliards d’individus en plus sur cette planète en une décennie.
Aujourd’hui nous sommes plus de sept milliards d’êtres vivants à sillonner la surface de notre Terre dans toutes les directions possibles et imaginables. Sept milliards de cerveaux, aux capacités fabuleuses, utilisés dans les seuls et uniques buts de manger le plus possible, de baiser, de faire du fric et d’être à l’heure à son travail.
Et presque autant d’intelligences qui ont oublié que nous sommes soumis, que nous le voulions ou non, à cette simple règle posée par la Nature qui veut que : La quantité d’herbe disponible agisse sur la population des prédateurs.
Une loi qui explique, à qui veut bien écouter, qu’il y a une interdépendance entre TOUTES les manifestations de la vie sur terre – espèces végétales et animales, et que ces vies dépendent de l’eau qui tombe du ciel.

Pour revenir à mon réseau trophique, chaque espèce à son prédateur. Et si vous observez le prédateur ultime, celui qu’aucune créature vivante n’attaque – excepté l’homme, vous remarquerez que ces maîtres de la chasse ne prélèvent dans leur environnement que ce qui leur est nécessaire à leur survie. Rien de plus, rien de moins. Une belle leçon de pouvoir, de responsabilité et d’humilité venant des créatures les plus dangereuses sur la surface de notre planète, mais moins ‘’intelligentes’’ que nous.

L’humanité a connu des périodes de guerres sanguinaires ; elle a traversé de graves famines et résisté à de nombreuses épidémies. Mais en un peu plus d’un siècle, nous avons multiplié notre présence par sept.
Certains organismes internationaux avancent, soutenus par des personnalités connues, que notre planète peut nourrir, sous certaines conditions, jusqu’à 12 milliards d’êtres humains.
Une affirmation qui me surprend alors que nous atteignons l’Overshoot Day de plus en plus tôt dans l’année ; qu’actuellement nous avons consommés, à la première quinzaine d’août et à plus de 7 milliards, l’équivalent de ce que la terre peut produire en une année.

Alors, et dans un délire Sci-fi, j’aurais envie de penser que Gaïa commence à en avoir marre de nettoyer derrière nous, que le Nature cherche le moyen de nous neutraliser.
Dans ma pensée, certes loufoque, je retiens trois virus parmi tant d’autres: le VIH, Ebola et Zika.

Ebola, c’est le tueur de masse. Le fantôme que l’homme ramène de ses expéditions quand il se rend dans des coins sombres de la forêt, qu’il mène des expéditions dans des endroits où il ne devrait pas aller.
Ebola devrait bientôt pouvoir être combattu. Une victoire pour l’homme. Jusqu’à ce qu’Ebola mute vers quelque chose de moins ‘’rapide,’’ de plus efficace.
Donc nous continuons à explorer des sites de plus en plus ‘’éloignés’’ en les présentant comme « Sources de vies » en oubliant, hypnotisé par la majestueuse beauté de cette nature vierge et sauvage, que la source de la vie contient également la source de la mort.

Le VIH. Le virus qui nous punit là par où nous avons péché, diraient les plus puritains.
Si il tue de moins en moins, il n’en reste pas moins dangereux et demande, pour l’instant, un traitement médicamenteux assez contraignant pour que le patient contaminé puisse mourir de vieillesse avec son hôte indésirable. Mais la force de ce virus réside dans sa potentialité à exercer un contrôle démographique dans les contrées où sa présence est avérée.
Pour l’instant, on ne peut pas tuer le VIH, on ne peut que s’en protéger. Et je vois mal des parents enfanter volontairement un bébé Sida en se disant que « demain il y aura un vaccin.»
Ca, c’est une pensée de dirigeant de pharma.

Et puis Zika. Le virus qui envoie l’armée dans les rues pour éradiquer des moustiques parce que la médecine ne sait pas comment le combattre.
Un virus qui peut se retrouver dans notre urine, dans notre salive et qui pourrait peut-être, en soulignant le peut-être, se transmettre lors de relations sexuelles.
Un virus cruel parce qu’il nous touche dans ce que nous avons de plus cher : Nos enfants, notre descendance.
Et ce avec la même froideur que nous avons lorsque nous mangeons de la viande de veau ou d’agneau, un cochon de lait, ou que nous laissons des dizaines de milliers de poussins, vivants, passer à la broyeuse.
Le rôle de Zika est de nous laisser mourir de vieillesse sans que nous nous reproduisions : parce que nous ne voulons pas d’un enfant touché par une microcéphalie, atteint par de graves lésions au cerveau.
Et c’est là que je trouve que Zika fait fort : Il nous touche dans ce qui nous permettait d’être ‘’au-dessus’’ des autres espèces animales. Zika, en ‘’neutralisant’’ notre capacité à produire de l’intelligence, nous renvoie au niveau 2.21 de ce fameux réseau trophique.

En sachant bien que toutes productions de vaccins doivent répondre à des critères d’enrichissement de l’actionnariat et de rentabilité maximale, je souhaite que nous puissions rapidement trouver la parade à tous ces virus qui nous menace dans la pérennité de notre espèce. Et que ces douloureuses et cruelles expériences nous permettent enfin de comprendre que le niveau 5.1 se mérite.
 
Nemo.

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