En début
d’année les habitants d’un quartier veveysan, quartier longtemps ignoré par en
gros tous les services communaux, ont été approché par le secteur ‘’écolo’’ de
la ville pour leur proposer de louer des petites parcelles (cinq mètres carrés)
dans le futur potager urbain.
Un potager qui à vu le jour il y a deux ou trois mois.
L’emplacement
dédié provisoirement à cette initiative se trouve sur une parcelle qui
accueillait, il y a fort longtemps, un pavillon scolaire réservé aux élèves
‘’difficiles’’. Ensuite, se sont les Scouts de Vevey qui se sont emparés des
lieux avant d’être re-localisés dans d’autres locaux moins vétustes. C’est que
la villa, qui leur servait de Q.G. n’a jamais été rénovée, ni entretenue.
Laissée à l’abandon, la villa a vu se dessiner, sur la surface voisine qui
servait de place de sport, des places de parc réservées à une certaine frange
de travailleurs.
Au passage,
laisser pourrir une ‘’situation’’ avant de revenir en sauveur avec un projet
immobilier moderne qui inclus toujours des garderies, qui seront contestées par
les nouveaux propriétaires, semble être une spécialité de nos élus locaux.
Vous
l’aurez donc deviné, il y a un projet immobilier, là où se dressait la fameuse
villa. Villa qui fut détruite dans le courant de l’année passée. Mais le projet
en question, qui oscille entre parking ou immeuble résidentiel, ne verra pas le
jour avant dix ans. D’où l’idée de créer un potager urbain en attendant que les
futurs nouveaux nouveaux politiciens du coin se décident sur le sort de la
parcelle.
En
attendant, toute la diversité humaine qui se cachait dans le quartier se
retrouve au Potaclos (contraction de
Potager et Petit-Clos – nom de la rue adjacente). Du clair, du foncé, du jaune,
du barbu ou du chauve se retrouve au potager urbain ; qu’il, ou elle,
vienne d’Afrique, des Balkans, du Moyen-Orient ou plus loin, tous et toutes se
retrouvent à cultiver la même terre, avec les enfants qui jouent autour, ou se
chamaillent pour savoir lequel portera l’arrosoir. C’est pas beau ça ?!?
Belle image
d’une Humanité capable de se côtoyer sans forcément chercher à se nuire. Mais
comme rien ne dure vraiment, les laquais des princes des villes nous rappellent
à la raison économique de ceux qui se croient les plus forts.
Ce qui
m’amène au fameux discours.
Discours qui fut prononcé par l’élue verte de la
ville à l’occasion de l’inauguration officielle du Potaclos. Une élue dont je tairais le nom par souci de ‘’bon
voisinage’’.
Pris dans
sa chronologie, et en omettant les phrases de garnitures, le monologue parlait
du futur projet qui s’installera dans une décennie ; Puis soulignait la
‘’valorisation’’ du terrain que permettait le potager urbain et s’achevait sur
cette pensée qui dit que la Terre nous est prêtée et « que nous devons la rendre à nos enfants
comme nous l’avons trouvée. »
On aurait
presque envie de verser une larme. Non ?
Mais tout
ceci ne sont que vaines paroles. Et le plus fort, c’est que si vous prenez ce
beau discours qui pourrait défendre une ‘’écologie
sociale’’ (ce n’est pas de moi, mais j’aime bien !), et que vous
reprenez les point fort à l’envers, la vérité politique devient toute
autre :
Parce que
« nous devons rendre [la Terre] à nos enfants comme nous l’avons trouvée »
et qu’il faut valoriser ce potager urbain, nous allons construire, et cultiver,
dans dix ans, du béton.
Quand on
dit que nos politiciens nous le font ‘’à l’envers’’….
Mais il reste quand même un espoir. Celui de voir les petits jardiniers se regrouper, s'associer et développer une micro économie locale, autour du Potaclos, qui s'opposerait au envie de bétonnage massif d'une Municipalité qui ne voit la Vie qu'en gris ou en bâtiments vitrés.
Affaire à suivre...?
Nemo.
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